Billet d’humeur de CLEMENCE LUQUET, ETUDIANTE EN B.T.S. SUPPORT DE L’ACTION MANAGERIALE, REPARER LES VIVANTS DE MAYLIS DE KERANGAL

Quel voyage… Maylis de Kerangal nous emmène dans un tourbillon, le tourbillon de la vie.

Réparer les vivants est un titre tellement juste et plein d’espoir. La mort d’un être, grâce à ses organes, peut « réparer » et sauver une personne qui va mourir.

Simon Limbres, un jeune homme de 19 ans, est un surfeur heureux aimant la vie. Lors du retour d’une session de surf, le van conduit par son ami Chris sort de la route et percute un poteau. Simon est le seul qui n’est pas attaché et, sous la violence du choc, son crâne heurte le pare-brise. Il est conduit aux urgences, inconscient mais vivant. A son arrivée, plongé dans un coma profond, il sera déclaré en mort cérébrale.

Maylis de Kerangal aborde dans son livre la mort, le don d’organes, la transmission et la vie. J’ai été impressionnée par la justesse des mots employés et malgré la gravité de la situation, l’histoire est pleine d’humanité. Comment faire comprendre aux parents de Simon que leur fils n’est vivant que grâce à des machines et que ses organes sains pourraient sauver d’autres personnes ? Malgré leur douleur, accepteront-ils que le prélèvement d’organes soit réalisé ? Le personnel médical et l’atmosphère au sein de l’hôpital sont très bien décrits par l’auteur et mis à l’honneur. J’ai apprécié tout au long de ce livre que soient mis en avant les sentiments de respect et de dignité.

A l’autre bout de cette chaîne humaine se trouve Claire Mejan, 51 ans atteinte d’une myocardite, en attente d’une transplantation cardiaque depuis plusieurs années. Le don du cœur de Simon pourrait permettre à Claire de respirer et de vivre.

Une transplantation doit se faire rapidement. Le récit se déroule en 24 heures, c’est rapide et long en même temps. Le rythme est parfois lent pour exprimer la souffrance, la détresse et parfois rapide lorsque qu’il s’agit de dire l’urgence de la vie. J’ai été bouleversée par ce mélange de tristesse, d’espoir et de bonheur. C’est une belle leçon de vie.

Lorsque j’ai lu ce roman au rythme de la transplantation, l’histoire m’a amenée à me poser des questions sur le don d’organes. Je ne m’étais jamais sentie concernée mais, oui, je veux donner mes organes si je dois mourir. La mort peut permettre la vie.

Ce livre est un hymne à la VIE. Lisez-le, c’est une histoire bouleversante et riche en émotions. Les sentiments de tristesse et de joie y sont mêlés. La mort et la vie y sont étroitement liés.