Billet d’humeur de MARION MARMOTIN, ETUDIANTE EN B.T.S. ASSURANCE, LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY D’OSCAR WILDE

MARION MARMOTIN, ETUDIANTE EN B.T.S. ASSURANCE,
LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY D’OSCAR WILDE

« Le résultat de la soirée fut que Wilde et moi-même promîmes d’écrire des livres pour le Lippincott’s Magazine ». C’est de cette révélation d’Arthur Conan Doyle lors d’un diner, qu’est né le seul et unique roman que rédigea Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray.

Comment vous faire partager un roman aussi riche et fascinant que celui-ci ? Pourtant, à sa sortie en 1890, il avait déchaîné les critiques les plus virulentes car jugé immoral par la société britannique. Et l’histoire contée se révèle effectivement contraire aux lois éthiques les plus élémentaires. L’auteur nous transporte au cœur du Londres sinistre de la fin du XIXème siècle pour suivre l’histoire du héros éponyme, Dorian Gray, qui a fait un souhait des plus insensés : il désire plus que tout rester jeune et conserver son physique très avantageux.

Ce jeune homme, candide et d’une exceptionnelle beauté, suscite curiosité et admiration. Deux personnages vont être omniprésents à ses côtés ; Basil Hallward, peintre et ami de Dorian Gray. Il fait de lui son modèle car lui-même est fasciné par la beauté du jeune homme. Du reste, il a une attitude assez ambiguë : s’il adopte un ton paternaliste visant à prévenir ou condamner les écarts de conduite de son modèle, il semble troublé par cette beauté hors norme. Le second personnage est Lord Henry Wotton, un ami de Basil qui va faire la rencontre de Dorian au cours d’une séance de peinture dans l’atelier de ce dernier. C’est un homme reconnu, brillant, beau parleur mais totalement immoral, son seul but semble de corrompre par ses paroles aussi séductrices que perverses.

Le roman, au fil de ses 300 pages, nous retrace donc l’étiolement de la vie du jeune héros, à travers trois thèmes centraux : l’art, la jeunesse et le vice. Tout commence dans l’atelier du peintre dans lequel les trois protagonistes échangent au sujet d’un portrait que Basil vient de peindre, le portrait de Dorian Gray. Ce dernier reste stupéfait par la beauté et la candeur qui émane de ce tableau, stupéfait à un point tel qu’il est envahi par un de sentiment de joie mêlé d’une profonde tristesse. Corrompu par les idées de Lord Henry, Dorian comprend que sa jeunesse et sa beauté seront éphémères et qu’il subira les outrages du temps. Devant ce portrait, il émet alors un souhait : il serait prêt à tout donner pour que le portrait vieillisse à sa place et porte pour lui les marques du temps qui passe. Et c’est ainsi, que, sans le savoir, Dorian scelle une sorte de pacte avec le diable.

Il prendra conscience que son souhait le plus cher a été exaucé après le suicide de Sibyl Vane, une comédienne dont Dorian était tombé follement amoureux, qu’il n’a pas hésité à abandonner honteusement et dont la mort ne lui inspire qu’indifférence. Il constatera que le portrait a changé, une expression de cruauté marque désormais son visage. Et ce n’est que la première d’une longue série, accompagnant la décadence du jeune Dorian et la décrépitude de son âme autrefois si pure et innocente, désormais souillée et pervertie. Cachant son portrait, le jeune homme se noie dans la débauche, et ne cesse de rechercher de nouveaux plaisirs, tous plus destructeurs les uns que les autres : alcools, drogues, sexe, il mène une vie de décadence qui va le conduire aux crimes les plus graves… Mais des rumeurs assez lugubres commencent à circuler sur « le prince charmant » comme il est surnommé. Son secret serait-il en danger ?

Eh bien cela, je laisserai votre curiosité le découvrir !!

Si je vous recommande ce livre, c’est parce qu’on me l’a également recommandé et le moins que je puisse dire c’est que je n’ai pas été déçue. L’auteur, au travers de l’histoire de Dorian Gray, nous présente un personnage qui recherche sans cesse la beauté et qui souhaite ne jamais vieillir et mener une vie de luxe. En cela, cette histoire est très contemporaine et reflète bien les préoccupations de notre société actuelle qui se caractérise par le jeunisme, cette quête de la jeunesse perpétuelle alimentant une volonté de rajeunir continuellement. Ce roman très riche, aborde par ailleurs des problématiques liées à la consommation abusive de plaisirs multiples, tels la drogue, l’alcool ou le sexe et nous fait réfléchir sur notre société de consommation et nos propres addictions destructives. Enfin, il aborde aussi le thème du narcissisme et des sentiments, de l’impossibilité d’aimer autrui si l’on se prend de passion pour soi-même et, là encore, à l’heure des selfies et d’un individualisme égocentrique de plus en plus répandu, il nous renvoie à nous-mêmes. J’ajouterai que l’écriture est très belle et les personnages complexes et intrigants.

Il ne vous reste plus qu’à acheter ce roman et vous y plonger, dans un bon canapé. Vous m’en direz des nouvelles. J’attends vos avis avec impatience !