Billet de JULIETTE BALY, étudiante en B.T.S. COMMERCE INTERNATIONAL portant sur LORSQUE J’ETAIS UNE ŒUVRE D’ART d’ ERIC-EMMANUEL SCHMITT

JULIETTE BALY, B.T.S. COMMERCE INTERNATIONAL

LORSQUE J’ETAIS UNE ŒUVRE D’ART d’ ERIC-EMMANUEL SCHMITT

 

Lorsque j’étais une oeuvre d’art est le récit poignant et pourtant fantaisiste d’un jeune homme désespéré nommé Tazio, à la fois sauvé et détruit par un artiste totalement mégalomane : Zeus Peter Lama. Ce dernier va lui proposer un pacte diabolique : transformer le jeune naïf en une œuvre d’art inédite qui apportera à tous deux l’admiration, la renommée tant souhaitées. Mais Tazio va accéder à son rêve au mépris de sa liberté et de son identité. Après de nombreuses transformations corporelles, notre héros est devenu un objet de convoitise dans le milieu de l’art contemporain. Cependant il lui reste sa conscience, principale préoccupation de l’artiste.  C’est grâce à elle que le jeune homme se rend compte de sa déshumanisation et sa prise de conscience va de pair avec la souffrance éprouvée, celle physique due à toutes les opérations chirurgicales dont les séquelles sont lourdes et invalidantes, celle morale surtout causée par son état d’aliénation. Surtout la découverte de l’amour va renforcer son envie de retrouver sa liberté. Lui vient alors l’envie de s’échapper de cette prison dorée afin de retrouver son humanité, et sa bien-aimée. Son créateur tortionnaire n’est cependant pas prêt à renoncer à son chef d’œuvre, gage de son succès.

 

L’originalité et la légèreté de ce récit encourage une lecture rapide de celui-ci, on veut savoir ce qu’il advient de notre héros. L’absence de précision sur l’apparence de Tazio après sa transformation peut sembler déconcertante ; cependant, cela a été pour moi l’élément le plus appréciable de ce roman, car la beauté étant suggestive, chacun peut se créer sa propre vision d’horreur. Seul bémol, la fin, trop prévisible et clichée, m’a beaucoup déçue. Peut-être aurais-je préféré une issue plus sombre, plus réaliste qui auraient mis l’accent sur les risques d’une telle artificialisation du corps.

 

Ce roman d’Éric-Emmanuel Schmitt, que je qualifierais plutôt de conte philosophique, permet de s’interroger sur la place de l’apparence dans notre société actuelle, une importance démesurée qui peut nous pousser à adopter des conduites suicidaires. Inversement, cette œuvre nous rappelle l’importance de la vie, l’importance d’être soi, de s’accepter afin de pouvoir vivre l’essentiel, aimer et être aimé pour ce que l’on est vraiment.