Billet d’humeur de Périnne KRNEZIC, Etudiante en B.T.S. Assistant de Manager, portant sur Un secret de Philippe Grimbert

Billet d’humeur de Périnne KRNEZIC,

Etudiante en B.T.S. Assistant de Manager,

portant sur

Un secret de Philippe Grimbert

« Un secret » un livre raconté du point de vue de l’auteur Philippe Grimbert, qui se déroule vers la fin de la seconde guerre mondiale. Il témoigne sa jeunesse, l’histoire de sa famille ou règne un secret inavouable depuis des années. Ce livre raconte la vie d’un enfant qui grandit avec des parents très sportifs : Tania et Maxime alors que lui est frêle, avec la peau sur les os et a besoin de soins médicaux réguliers. Ses parents sont très évasifs sur l’histoire de leur rencontre, le petit garçon va alors s’inventer sa propre histoire. Pendant des années, il ne posera pas vraiment de questions sur sa famille, il sent confusément que cela dérange et il préfère discuter avec son frère imaginaire qu’il s’invente et Sim, la peluche qu’il a trouvée dans le grenier.

Toute son enfance est ainsi fondée sur des non-dits mais aussi sur un malaise qu’exprime son corps malingre. Le processus de la révélation du secret va être déclenché par une projection en classe sur la seconde guerre mondiale et plus précisément sur les camps de concentration. Suite à des ricanements crétins d’un de ses camarades, il va avoir une réaction totalement inattendue qui va le surprendre lui-même. Louise, une amie très proche de la famille, comprend alors qu’il est temps de lui dévoiler, dans les moindres détails, l’histoire véritable de cette famille meurtrie.

C’est ainsi qu’il apprendra l’existence de personnes qui lui étaient jusqu’alors inconnues comme Hannah et Simon, il comprendra aussi que son imagination exprimait, sans qu’il le sache, une partie de la vérité. Son corps lui-même dans sa souffrance disait les atrocités subies à cette époque. Il prendra conscience, en revanche que la naissance de l’histoire d’amour entre Maxime et Tania fut bien plus compliquée et tragique que celle dont il avait rêvé.

Et pourtant, malgré son côté malsain, j’ai trouvé très beau cet amour unissant deux êtres meurtris qui se révèlera plus fort que tout, plus fort que les regards hostiles de la famille, plus fort que leurs tentatives de résister et de s’éloigner l’un de l’autre. Leur attirance physique, leur besoin l’un de l’autre, leur entente fusionnelle l’emporteront sur tout le reste. Ils se marieront, auront un enfant mais resteront malgré tout marqués par ce passé destructeur, Maxime, surtout, rongé par la culpabilité.

Finalement, ce qui m’a dérangé, ce n’est pas cet amour mais bien le silence que ces parents ont fait peser sur leur famille et qui explique l’aspect maladif de Philippe. Du reste, dès que la parole sera libérée, le développement de l’adolescent redeviendra normal. En cela, l’histoire a une portée psychologique, elle nous décrit les relations au sein de la famille, celles entre un fils et son père, celles aussi très complexes entre un homme et une femme blessée qui peut dès lors en venir à condamner son enfant par désespoir mais aussi de façon très égoïste. Le secret révélé permet à la famille de se libérer d’un fardeau, à l’enfant de se reconstruire et de devenir un homme. Les rôles s’échangent, l’homme n’est plus le père de famille, mais son fils.

C’est un livre très riche qui aborde beaucoup de thèmes et qui se révèle attachante grâce au personnage de Philippe dont on suit l’évolution avec autant d’intérêt que d’émotion.