Billet de Aicha Benchaib, étudiante en BTS Commerce International, portant sur Mille soleils splendides de Khaled Hosseini (2016-2017)

« Nul ne pourrait compter les lunes qui luisent sur les toits, Ni les milles soleils splendides qui se cachent derrière les murs », voici la citation tirée d’un poème de Saib-e-Tabrizi sur Kaboul, écrit au 17e siècle, dont s’est inspiré Khaled Hossseini pour écrire son roman Milles soleils splendides. Ce titre peut faire référence à ces femmes dont le destin tragique ne saurait éteindre la lumière de leur force intérieure.

C’est un livre bouleversant, un de ceux qui vous marquent à jamais. C’est la troisième fois que je le lis et il me touche toujours aussi intensément. Il aborde des sujets essentiels tels que ceux de la liberté et des conditions des femmes afghanes. Il nous fait prendre conscience des atrocités commises dans certains pays en toute impunité. La lecture de ce livre, qui éveille en nous des sentiments divers, nous poussent à nous révolter contre les injustices, le manque d’humanité à l’égard des filles considérées comme des objets dont les hommes disposent comme bon leur semble. Ancrées dans un contexte géopolitique instable, Mariam et Laila, deux femmes rayonnantes de par leur courage et leur besoin de liberté nous font partager leur quotidien. L’histoire nous conte tout d’abord l’enfance de Mariam à Herat avec sa mère Nana, nous voyons alors les prémices sombres de la vie future de Mariam. Peu de temps après le décès de sa mère et le mariage forcé que lui impose son père, Mariam se retrouve à Kaboul, capitale de l’Afghanistan. Sa vie est difficile, son mari brutal et l’impossibilité pour elle d’avoir un enfant va accroitre encore plus les conditions difficiles de son existence. Le pire, lui semble-t-il, va arriver lorsqu’elle devra accepter l’arrivée inattendue d’une deuxième épouse Laila, bien plus jeune et belle. Les deux femmes, maintenant mariées au même homme rustre, sinistre, et violent, ne s’apprécient guère. Elles se vouent une rivalité extrême surtout provoquée par la jalousie de Mariam, la première femme mais elles finissent par se lier d’amitié et voient en chacune d’elles un espoir pour pouvoir enfin « vivre ». Cette histoire poignante et triste nous montre un Afghanistan meurtri par les guerres qui se succèdent, alors que cette terre fut, durant un temps, le berceau de nombreuses cultures et de savoirs. Khaled Hosseini, nous touche d’une manière bouleversante par tous les détails mentionnés sur la situation politique, les raisons de la guerre, les évolutions des relations, et les classes sociales. Par ailleurs, malgré l’horreur racontée, l’auteur arrive aussi à nous bercer par les nombreuses citations littéraires qu’il mentionne et à nous transporter par toutes les descriptions géographiques des monuments de Kaboul. Il dresse un tableau touchant d’un Afghanistan en quête de liberté. De plus l’auteur fait mention de l’UNHCR pour parler des conditions désastreuses des réfugiés afghan. Pour conclure, ce livre est un chef d’œuvre à absolument lire pour enrichir sa culture personnelle grâce aux nombreuses références artistiques mentionnées mais aussi pour éveiller toutes les Mariam et Laila qui sommeillent en nous.