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Jean Condorcet

Marie Jean Antoine Nicolas, Marquis de CONDORCET mathématicien, philosophe, homme politique français
né le 17/09/1743 – mort le 6/04/1794

Marie Jean Antoine Nicolas, Marquis de CONDORCET a tenu une place exceptionnelle dans l’histoire des idées du siècle des lumières par la diversité de ses recherches et il est considéré comme l’un des « Pères » de la Révolution française.

Aristocrate « éclairé », philosophe engagé dans la lutte pour les libertés religieuses économiques, l’un des premiers à s’élever contre l’esclavage, il était marié à Sophie de GROUCHY qui tenait un « salon » influent, formant donc avec elle un couple moderne « d’intellectuels » malgré l’anachronisme du mot… Sa vie et sa pensée en font un précurseur et un modèle s’appuyant sur la science et la tolérance.

Elu en 1769, à 26 ans à l’Académie des sciences pour ses travaux mathématiques puis en 1782 à l’Académie française – il était plus intéressé par les applications mathématiques (Probabilités) en particulier à l’économie et au progrès social qu’aux mathématiques pures. Réalisant leur union, il apparaît comme le fondateur des Sciences de l’Homme. Il a participé aux travaux de l’Encyclopédie.

Disciple de Rousseau, il est souvent considéré comme un optimiste du progrès (marche de l’homme vers la liberté, le bonheur…) mais son œuvre ultime écrite dans la clandestinité et publiée en 1795, un an après son suicide en prison, montre un bilan plus nuancé et moins idéaliste du Progrès humain.

Le politique : Condorcet était aussi et surtout un homme d’action, nommé inspecteur général des monnaies en 1774 par le physiocrate Turgot. Rédacteur des cahiers de la noblesse pour son baillage de Nantes, pourtant non élu aux Etats Généraux. D’abord monarchiste constitutionnel, puis républicain, il est élu de Paris, à la législature où il présente un remarquable Plan d’Organisation de l’Instruction Publique ( !) puis à la convention où il est proche des Girondins et ne vote pas la mort de Louis XVI, ce qui l’oblige à se cacher à partir de juin 1793 jusqu’à ce que les agents de la Terreur le retrouvent et l’arrêtent…

Plus que jamais d’actualité, (cf sa biographie chez Fayard par E et R Badinter), la pensée de Condorcet est à faire découvrir à nos élèves aussi bien en sciences (paradoxe de Condorcet) qu’en philosophie, en histoire ou en lettres :

Rapport sur l’instruction publique – 1791

Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, qui recevront les opinions d’une raison étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées, en vain ces opinions de commande seraient d’utiles vérités : le genre humain n’en resterait pas moins partagé en deux classes, celle des hommes qui raisonnent et celle des hommes qui croient, celle des maîtres et celles des esclaves.