23 novembre 2017 : Visite du musée des Beaux-Arts de Bordeaux par les AM1

23 novembre 2017 : Visite du musée des Beaux-Arts de Bordeaux par les AM1

Les étudiants du BTS Assistant de Manager 1ère année

au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Jeudi 23 novembre 2017

 

            Visite thématique sur la symbolique des objets dans la peinture

            de la Renaissance au XVIIe siècle

 

 

 

  

  

Salle Renaissance 

Les portraits sont à cette époque commandés par de riches mécènes, et les accessoires qui apparaissent sur les toiles n’ont pas qu’une simple valeur décorative, comme en témoigne le  Portrait d’un homme assis feuilletant un livre, de Lavinia Fontana :

Grand portrait d’un sénateur de Pologne, richement vêtu et pourvu d’une fraise ; on apprend que le fameux ornement visible aussi sur les portraits d’Henry IV et de Montaigne symbolise la frontière entre la tête, siège de l’esprit, et le reste du corps, associé aux bas-instincts alors méprisés. Le livre et l’encrier présents devant lui le désignent comme un érudit, et l’on distingue une bibliothèque dans une pièce en arrière-plan pourtant très sombre : il s’agit donc d’un homme riche. La présence d’un sablier vidé au tiers seulement montre la jeunesse du personnage. Ces derniers objets, livre, encrier et sablier, sont autant de clés pour le comprendre ; mais ils constituent aussi une sorte de nature-morte intégrée au portrait, qui véhicule ainsi un message moral (donc religieux, à l’époque).

 

Époque baroque 

Dans les pays du sud, les sujets religieux, au contraire des pays du nord influencés par la Réforme,  se développent, « publicité́ » pour une Eglise catholique qui se sent menacée.

 

Le Saint Sébastien soigné par Irène, attribué au Maître à la Chandelle (XVIIe siècle) illustre la technique du clair-obscur. L’intérêt de cette œuvre réside dans la source lumineuse placée à l’intérieur du tableau, lanterne rejetant dans l’obscurité le reste de la scène. La gamme des couleurs s’en trouve réduite au ton doré des peaux, aux bruns sombres de l’arrière-plan et à quelques couleurs vives : les rouges du manteau et le turban de la servante, de la rose et le bleu tirant sur le vert du vêtement d’Irène.

 

Natures mortes et vanités 

 De manière générale, le genre de la nature morte, très codifié et bien plus lisible par les spectateurs de l’époque baroque que par nos contemporains, est à lire comme un avertissement, un rappel : la vie est brève et l’on doit bien se comporter afin d’être irréprochable à l’heure du Jugement Dernier.

Ainsi, chaque objet, chaque élément du tableau a valeur de symbole.

La vanité́ appartient au genre de la nature morte. Il s’agit plus précisément d’un memento mori :

« Rappelle-toi que tu vas mourir ».

 

Roses, coupe et timbale avec deux verres sur une table, Jan Davidsz de Heem (1636)

Ici, la coupe renversée et l’étoffe en équilibre instable sur le bord de la table suggèrent par exemple la fragilité de la vie ; l’écorce de citron, son amertume.

  

 

Vanitas, de C. N. Gijsbrechts (vers 1675)

La carafe, la flûte et le violon, le luxe de la vaisselle renvoient aux plaisirs et possessions éphémères et donc vaines de la vie. Le sablier et la montre à gousset font écho à la figure centrale du crâne, symbolisant la fuite du temps qui passe et son issue fatale.